Bonjour à toute la communauté de Tout-82 !
Avant de commencer à lire cet article, quelques explications sont nécessaires. Il s'agit d'un article à valeur d'historique sur les premières TI programmables, afin d'en savoir plus sur ces modèles qui ont disparu de nos étalages depuis 1983. Pour ce premier article, il ne sera traité que des TI programmables à écran LED (non ce n'est pas de la technologie de pointe, vous allez voir...), c'est à dire 8 modèles tout particulièrement. Les nominations internationales seront utilisées, pour plus de commodité. En effet, vous en conviendrez que c'est plus simple de dire The MBA que TI-42 MBA ! Je ne vais pas m'éterniser dans cette introduction, entrons dans le vif du sujet ! Bonne lecture à tous !
De quoi il nous parle là ? Des vieux modèles complètement dépassés, à la technologie obsolète depuis plus de 30 ans ?
Eh bien justement, vous répond-je. Pourquoi pas ? Et puis, qui sait ? Vous serez peut-être surpris par ces modèles qui mine de rien étaient le seul outil de programmation du lycéen ou de l'étudiant moyen. De quoi se poser des questions sur leurs capacités, quand on sait l'utilisation massive qu'on fait de nos z80, 68k ou même ARM en cours maintenant. Bon, c'est parti !
Première génération des programmables : Les SR-52 et SR-56
Eh oui, à l'époque on ne parle pas encore de TI-XX, ni de TI-8X, mais plutôt de SR-XX, car elles sont dans la droite lignée des scientifiques TI, leurs premières calculatrices. Elles sortent respectivement en 1975 et en 1976, ce qui les rend plus vieilles que la plupart, si ce n'est la totalité de notre communauté ! Déjà à l'époque, ces bestioles ne sont pas données : 395 et 180$ ! Il faut la vouloir, la SR-52, car maintenant, pour 400$, c'est plutôt 2 calculatrices haut de gamme que l'on a !
Qu'est donc cette chose ? Déjà, c'est des mastodontes : je vous fait cadeau des dimensions assez peu ergonomiques, mais elles pèsent respectivement 284 et 240 grammes. De quoi dégouter vos poches du voyage. Cela nous rappelle qu'à l'époque, c'est encore de l'électronique moins avancée, et si on ouvre le boîtier, il ne faut pas être surpris d'y trouver des composants assez massifs et moins évolués que maintenant. Elles sortent dans le premier boîtier de TI, le Classic, que vous pourrez admirer ci-dessous. Cela confirme encore leur appartenance aux scientifiques de TI, toutes sorties dans cette robe pendant un bon bout de temps.
Bon, il est bien gentil avec ses boîtiers, mais c'est pas ça qui nous intéresse !
Tout à fait d'accord avec vous, et voilà la partie intéressante du sujet : le logiciel. La SR-52 a droit à une précision de 12 chiffres, comme la plupart des scientifiques "de cuisine" comme j'aime à les appeler . L'affichage est de 10 chiffres, plus deux pour les exposants. Ensuite viennent deux données qu'on ne gère plus du tout chez les z80 (et encore heureux !) : elle possède 20 mémoires et 224 pas de programmes.
Un modèle qui possède des capacités somme toute pas si mauvaises pour l'époque. Cela nous rappelle qu'elle est produite en réponse à la HP-65 (eh oui, au temps où HP était un leader des calculatrices ), qui proposait 100 pas de programmes et 10 mémoires . Donc pour l'époque, TI frappe fort. Autre grande innovation : un lecteur de carte magnétique, qui permet un stockage des informations.
Et au niveau matériel, ça donne quoi ?
6 circuits qui font de ce modèle ce qu'il est.
1° Le TMC0501 Arithmétique : le circuit principal. Toutes les TI(SR)-5X sont basées dessus. C'est LA puce des ces modèles, l'équivalent de nos bons vieux Zilog 80.
2°, 3° et 4° 3 puces ROM différentes : Un TMC0524 SCOM (Scanning Read Only Memory) et deux TMC0562 BROM (Bare Read Only Memory)
5° et 6° Enfin, les deux puces RAM, des TMC0599
L'organisation des circuits n'est pas sans rappeler celle des ordinateurs, où lorsque l'on rajoute ou enlève X composant les fonctionnalités sont différentes.
En novembre 1977, TI lance PPX-52 (Professional Programme Exchange), un service concernant les programmeurs des Etats-unis, du Canada et du Mexique et leur permettant de mettre en commun leurs programmes, et de les échanger via les newsletters de PPX-52. C'est un des premiers services ayant donné naissance aux communautés TI.
Et la SR-56, alors ?
La SR-56 n'est ni plus ni moins une version low-cost réduite de la SR-52, un principe appliqué chez tous les constructeurs depuis toujours. En effet, elle est vendue dans le même boîtier, moins le lecteur de carte magnétique. Elle ne possède que 10 mémoires et 100 pas de programme. Cela se voit notamment dans les puces :
1° Le TMC0501 Arithmétique
2° et 3° Un TMC0537 SCOM et un TMC0538 SCOM (on note l'absence des deux BROM)
4° Un seul TMC0599 RAM
Sans transition... la suite !
Deuxième génération des programmables : Les TI-55 et MBA et la TI-57
Ah, enfin des noms qui ressemblent à quelque chose !
C'est la première fois que TI utilise ces dénominations. C'est donc l'occasion pour la firme de lancer de tous nouveaux modèles. C'est ce que je vais appeler pour plus de commodité la gamme des Majestic. Majestic, c'est le petit nom de leur nouveau boîtier, plus ergonomique et léger. Mais ce qui rapproche le plus ces calculatrices, c'est leur puce qui n'est pas un dérivé de la TMC0501, mais une nouvelle gamme utilisée uniquement sur les Majestic. On y reviendra plus tard. Ces trois calculatrices paraissent en 1977, les TI-55 et 57 en mai et le MBA en août.
Ces trois calculatrices représentent vraiment une gamme à part des 5X.
Au bas de gamme, au plus près des scientifiques, on a la TI-55 qui se contente de 10 mémoires et 32 pas de programmes. Des capacités ridicules qui font de sa programmabilité un accessoire pour répéter un calcul. Elle possède la puce TMC1503, la moins évoluée des trois.
En milieu de gamme, on trouve le MBA, dont la puce (TMC1502) ajoute des fonctions financières et statistiques avancées. Il possède 8 à 12 mémoires pour 32 à 0 pas de programmes.
Enfin le haut de gamme des Majestic qui est en fait une transition vers la nouvelle génération des programmables, la TI-57. Sa puce, la TMC1501 possède toutes les fonctions de la TI-55, 8 mémoires et 50 pas de programmes. Cependant, elle autorise une compression de 3 instructions par pas (une avancée vers notre bon vieux TI-Basic ), ce qui lui donne en fait 150 pas de programmes.
Enfin, on pouvait pas passer notre vie sur des modèles à 150 pas de programmes... Attendez donc de lire ce qui vient !
Troisième génération des programmables : Les 58-like
Le 24 mai 1977 sortent trois calculatrices qui vont fonder la légende de TI :
La TI-57, la TI-58 et la TI-59 !
La TI-57 ? Mais c'est pas une Majestic ça ?
Lors de sa sortie, la TI-57 est présentée comme une version low-cost des TI-58 et 59, mais elle reste matériellement et logiciellement bien plus proche des Majestic que des 58-like.
Ces modèles détonnent complètement avec ce qui se fait chez TI jusque là. Les deux 58-like remplacent à leur sortie respectivement les SR-56 et SR-52.
Commençons par présenter la plus évoluée, la TI-59 :
Zéro à 100 mémoires pour 960 à 160 pas de programme (on note que 1 mémoire vaut 8 pas de programme). A l'arrière du boîtier on découvre aussi un petit emplacement siglé SSSM : Solid State Software Module. Qu'est-ce que c'est ? Ni plus ni moins un emplacement pour un module de 5000 pas de programmes pouvant être préprogrammé ou codé soi même. Ne faisant pas les choses à moitié, TI pense même au lecteur de carte magnétique afin de ne pas tomber des nues lorsque un programme de 960 pas disparait d'un seul coup. Malheureusement, ce lecteur n'est pas compatible avec celui de la SR-52. En novembre 1977, TI lance PPX-59, un concept similaire à PPX-52, ce qui fait fleurir les communautés TI-59.
Au niveau des puces, rien à dire à part que le TMC0501 est évolué en TMC0501E et que la bête a droit à pas moins de 4 puces TMC0598 RAM
Le tout a un prix, 300$, ce qui laisse le temps à TI de se frotter les mains . D'autant plus que ces modèles sont commandés spécialement par des entreprises pour en faire des modèles spéciaux répondant à leurs besoins. Ci dessous un modèle spécial EDF :
Et la TI-58 ?
La TI-58, c'est encore une version réduite de la TI-59. 0 à 60 mémoires pour 480 à 0 pas de programme, un emplacement SSSM présent aussi et seulement deux puces de RAM. Elle ne possède cependant pas de lecteur de carte magnétique, fâcheux inconvénient qui peut faire perdre toutes ses données !
Toutes ? Non ! Car, marketing oblige, TI se doit de sortir en 1979 la TI-58C.
Ce n'est pas une mauvaise suite qui n'apporte rien à part du prix, c'est bien une version améliorée et boostée de la TI-58 qui sort. La différence ? Une puce, la TMC5047, qui change bien des choses. Cette puce permet un stockage continu des informations, comme dans nos calculatrices actuelles. C'est bien plus pratique que les cartes magnétiques, et cela fait de la 58C la première TI à utiliser cette technologie qui nous paraît évidente maintenant.
Programmer sur une TI-5X :
[Il s'agit d'un guide simplifié basé sur celui du site Datamath.org]
La programmation sur ces calculatrices est très basique, et ne sert souvent qu'à répéter une suite de calculs simple. Mais c'est déjà ça. On entre dans le mode programmation via la touche LRN (référez vous à la photo de la 58C ci-dessus). On a alors deux groupes de chiffres : 000 et 00. Le premier désigne le pas où l'on se trouve, le deuxième l'instruction.
Deux chiffres pour une instruction ? Mais qu'est-ce qu'on peut y mettre ?
Eh bien en fait c'est très simple. Chaque touche a son code désigné par sa ligne et sa colonne. Par exemple, "=" est la touche 95 car elle est située à la 9e ligne et la 5e colonne de la calculatrice. On note quand même 10 exceptions : les chiffres, dont le code est tout simplement leur valeur (2=02 ; 0=00 ; etc...), pour une meilleure lisibilité. La première instruction est 000, et la calculatrice change automatiquement de pas dès que une valeur a été entrée dans le précédent.
Viennent ensuite trois touches bien utiles lorsque l'on édite un programme : SST, BST et RST. Vous l'aurez peut être deviné, SST correspond à "single step" (un pas en avant), BST à "back step" (un pas en arrière) et RST à "reset" (retour au pas 0). Une autre touche importante est R/S ("run/stop"). Elle démarre ou arrête le programme.
Imaginons un programme qui divise notre valeur par 3. On a donc :
Tiens, le premier chiffre n'est pas précisé...
C'est normal, car on n'exécute pas notre programme dans le mode LRN. On quitte donc ce mode, on entre une valeur dans l'écran et on lance avec R/S. Et là, problème : le programme est lancé et ne semble pas vouloir s'arrêter. C'est normal, car on ne lui a jamais dit où s'arrêter. Il faut donc ajouter à la fin de notre code un petit R/S qui arrêtera notre code en bonne et due forme. On a donc :
On lance encore une fois. Super, 6/3 font bien 2. Je relance, fort de mon succès. Etrange, rien ne se passe. Enfin si, il charge et ne semble pas ne plus vouloir s'arrêter. C'est encore normal, car il lit non plus à partir de 000 mais là où il en était, c'est à dire au pas 004 où il n'y a... rien ! On va donc encore ajouter quelque chose, une commande que vous aurez sûrement devinée : RST. Notre code fonctionnel est donc :
Et là on est content : 6/3=2 mais 9/3 est aussi égal à 3. On a réussi notre code.
On se rend compte que des chose comme l'arrêt d'un code ou le retour au début de celui ci nous paraissent évidentes maintenant, mais là c'est encore nécessaire de préciser. Evidemment ce guide n'est pas exhaustif, et d'autres commandes que vous avez vues sur la clavier ne sont pas évoquées, comme Lbl, Goto, Pause et j'en passe, mais le principe est là.
Voilà, c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire sur ces modèles. En espérant que ça vous a plu, je vous dis à bientôt pour un autre article sur les scientifiques programmables LCD.
Avant de commencer à lire cet article, quelques explications sont nécessaires. Il s'agit d'un article à valeur d'historique sur les premières TI programmables, afin d'en savoir plus sur ces modèles qui ont disparu de nos étalages depuis 1983. Pour ce premier article, il ne sera traité que des TI programmables à écran LED (non ce n'est pas de la technologie de pointe, vous allez voir...), c'est à dire 8 modèles tout particulièrement. Les nominations internationales seront utilisées, pour plus de commodité. En effet, vous en conviendrez que c'est plus simple de dire The MBA que TI-42 MBA ! Je ne vais pas m'éterniser dans cette introduction, entrons dans le vif du sujet ! Bonne lecture à tous !
Les premières TI programmables à écran LED
De quoi il nous parle là ? Des vieux modèles complètement dépassés, à la technologie obsolète depuis plus de 30 ans ?
Eh bien justement, vous répond-je. Pourquoi pas ? Et puis, qui sait ? Vous serez peut-être surpris par ces modèles qui mine de rien étaient le seul outil de programmation du lycéen ou de l'étudiant moyen. De quoi se poser des questions sur leurs capacités, quand on sait l'utilisation massive qu'on fait de nos z80, 68k ou même ARM en cours maintenant. Bon, c'est parti !
Première génération des programmables : Les SR-52 et SR-56
Eh oui, à l'époque on ne parle pas encore de TI-XX, ni de TI-8X, mais plutôt de SR-XX, car elles sont dans la droite lignée des scientifiques TI, leurs premières calculatrices. Elles sortent respectivement en 1975 et en 1976, ce qui les rend plus vieilles que la plupart, si ce n'est la totalité de notre communauté ! Déjà à l'époque, ces bestioles ne sont pas données : 395 et 180$ ! Il faut la vouloir, la SR-52, car maintenant, pour 400$, c'est plutôt 2 calculatrices haut de gamme que l'on a !
Qu'est donc cette chose ? Déjà, c'est des mastodontes : je vous fait cadeau des dimensions assez peu ergonomiques, mais elles pèsent respectivement 284 et 240 grammes. De quoi dégouter vos poches du voyage. Cela nous rappelle qu'à l'époque, c'est encore de l'électronique moins avancée, et si on ouvre le boîtier, il ne faut pas être surpris d'y trouver des composants assez massifs et moins évolués que maintenant. Elles sortent dans le premier boîtier de TI, le Classic, que vous pourrez admirer ci-dessous. Cela confirme encore leur appartenance aux scientifiques de TI, toutes sorties dans cette robe pendant un bon bout de temps.
Belle bête hein ?
Bon, il est bien gentil avec ses boîtiers, mais c'est pas ça qui nous intéresse !
Tout à fait d'accord avec vous, et voilà la partie intéressante du sujet : le logiciel. La SR-52 a droit à une précision de 12 chiffres, comme la plupart des scientifiques "de cuisine" comme j'aime à les appeler . L'affichage est de 10 chiffres, plus deux pour les exposants. Ensuite viennent deux données qu'on ne gère plus du tout chez les z80 (et encore heureux !) : elle possède 20 mémoires et 224 pas de programmes.
- Les mémoires : c'est tout simplement le stockage d'une valeur dans un emplacement, numéroté de 1 à 20, appelé mémoire, et que l'on peut rappeler dans ses calculs. C'est ni plus ni moins une variable, en plus brut et en moins maniable.
- Les "pas" : comme vous l'aurez deviné, la programmation est bien différente de celle que l'on connait sur z80, car les capacités et l'écran sont plus petits. Eh bien les "pas", c'est une instruction, une ligne. Je confond les deux car sur ces modèles, on ne peut pas insérer plus de 1 instruction par ligne. On comprend bien pourquoi ce terme à disparu de nos notions de base !
Un modèle qui possède des capacités somme toute pas si mauvaises pour l'époque. Cela nous rappelle qu'elle est produite en réponse à la HP-65 (eh oui, au temps où HP était un leader des calculatrices ), qui proposait 100 pas de programmes et 10 mémoires . Donc pour l'époque, TI frappe fort. Autre grande innovation : un lecteur de carte magnétique, qui permet un stockage des informations.
- Le lecteur : on y insère une carte magnétique dans laquelle on peut enregistrer son programme pour pouvoir le lire plus tard sans le perdre dès qu'on éteint sa calculatrice. Car oui, pas de mémoire flash sur une scientifique, donc toutes les données sont perdues si elles ne sont pas enregistrées quand on éteint sa machine. Encore une notion totalement inutile maintenant, avec les quelques 160ko de ROM de la TI 82+.
Et au niveau matériel, ça donne quoi ?
6 circuits qui font de ce modèle ce qu'il est.
1° Le TMC0501 Arithmétique : le circuit principal. Toutes les TI(SR)-5X sont basées dessus. C'est LA puce des ces modèles, l'équivalent de nos bons vieux Zilog 80.
2°, 3° et 4° 3 puces ROM différentes : Un TMC0524 SCOM (Scanning Read Only Memory) et deux TMC0562 BROM (Bare Read Only Memory)
5° et 6° Enfin, les deux puces RAM, des TMC0599
L'organisation des circuits n'est pas sans rappeler celle des ordinateurs, où lorsque l'on rajoute ou enlève X composant les fonctionnalités sont différentes.
En novembre 1977, TI lance PPX-52 (Professional Programme Exchange), un service concernant les programmeurs des Etats-unis, du Canada et du Mexique et leur permettant de mettre en commun leurs programmes, et de les échanger via les newsletters de PPX-52. C'est un des premiers services ayant donné naissance aux communautés TI.
Et la SR-56, alors ?
La SR-56 n'est ni plus ni moins une version low-cost réduite de la SR-52, un principe appliqué chez tous les constructeurs depuis toujours. En effet, elle est vendue dans le même boîtier, moins le lecteur de carte magnétique. Elle ne possède que 10 mémoires et 100 pas de programme. Cela se voit notamment dans les puces :
1° Le TMC0501 Arithmétique
2° et 3° Un TMC0537 SCOM et un TMC0538 SCOM (on note l'absence des deux BROM)
4° Un seul TMC0599 RAM
Sans transition... la suite !
Deuxième génération des programmables : Les TI-55 et MBA et la TI-57
Ah, enfin des noms qui ressemblent à quelque chose !
C'est la première fois que TI utilise ces dénominations. C'est donc l'occasion pour la firme de lancer de tous nouveaux modèles. C'est ce que je vais appeler pour plus de commodité la gamme des Majestic. Majestic, c'est le petit nom de leur nouveau boîtier, plus ergonomique et léger. Mais ce qui rapproche le plus ces calculatrices, c'est leur puce qui n'est pas un dérivé de la TMC0501, mais une nouvelle gamme utilisée uniquement sur les Majestic. On y reviendra plus tard. Ces trois calculatrices paraissent en 1977, les TI-55 et 57 en mai et le MBA en août.
- MBA : Une gamme encore en vigueur chez TI, les Business Analyst, possédant des fonctions financières et statistiques avancées.
180g pour le haut de gamme des Majestic. Cela reste massif mais c'est déjà mieux.
Ces trois calculatrices représentent vraiment une gamme à part des 5X.
Au bas de gamme, au plus près des scientifiques, on a la TI-55 qui se contente de 10 mémoires et 32 pas de programmes. Des capacités ridicules qui font de sa programmabilité un accessoire pour répéter un calcul. Elle possède la puce TMC1503, la moins évoluée des trois.
En milieu de gamme, on trouve le MBA, dont la puce (TMC1502) ajoute des fonctions financières et statistiques avancées. Il possède 8 à 12 mémoires pour 32 à 0 pas de programmes.
- "X à Y" : c'est un système de fraction de la mémoire dont se servent les bons programmeurs. Cela permet de personnaliser sa mémoire. C'est le même principe qu'aujourd'hui, avec une mémoire plus réduite.
Enfin le haut de gamme des Majestic qui est en fait une transition vers la nouvelle génération des programmables, la TI-57. Sa puce, la TMC1501 possède toutes les fonctions de la TI-55, 8 mémoires et 50 pas de programmes. Cependant, elle autorise une compression de 3 instructions par pas (une avancée vers notre bon vieux TI-Basic ), ce qui lui donne en fait 150 pas de programmes.
Enfin, on pouvait pas passer notre vie sur des modèles à 150 pas de programmes... Attendez donc de lire ce qui vient !
Troisième génération des programmables : Les 58-like
Le 24 mai 1977 sortent trois calculatrices qui vont fonder la légende de TI :
La TI-57, la TI-58 et la TI-59 !
La TI-57 ? Mais c'est pas une Majestic ça ?
Lors de sa sortie, la TI-57 est présentée comme une version low-cost des TI-58 et 59, mais elle reste matériellement et logiciellement bien plus proche des Majestic que des 58-like.
Ces modèles détonnent complètement avec ce qui se fait chez TI jusque là. Les deux 58-like remplacent à leur sortie respectivement les SR-56 et SR-52.
Commençons par présenter la plus évoluée, la TI-59 :
Zéro à 100 mémoires pour 960 à 160 pas de programme (on note que 1 mémoire vaut 8 pas de programme). A l'arrière du boîtier on découvre aussi un petit emplacement siglé SSSM : Solid State Software Module. Qu'est-ce que c'est ? Ni plus ni moins un emplacement pour un module de 5000 pas de programmes pouvant être préprogrammé ou codé soi même. Ne faisant pas les choses à moitié, TI pense même au lecteur de carte magnétique afin de ne pas tomber des nues lorsque un programme de 960 pas disparait d'un seul coup. Malheureusement, ce lecteur n'est pas compatible avec celui de la SR-52. En novembre 1977, TI lance PPX-59, un concept similaire à PPX-52, ce qui fait fleurir les communautés TI-59.
Au niveau des puces, rien à dire à part que le TMC0501 est évolué en TMC0501E et que la bête a droit à pas moins de 4 puces TMC0598 RAM
Le tout a un prix, 300$, ce qui laisse le temps à TI de se frotter les mains . D'autant plus que ces modèles sont commandés spécialement par des entreprises pour en faire des modèles spéciaux répondant à leurs besoins. Ci dessous un modèle spécial EDF :
Et la TI-58 ?
La TI-58, c'est encore une version réduite de la TI-59. 0 à 60 mémoires pour 480 à 0 pas de programme, un emplacement SSSM présent aussi et seulement deux puces de RAM. Elle ne possède cependant pas de lecteur de carte magnétique, fâcheux inconvénient qui peut faire perdre toutes ses données !
Toutes ? Non ! Car, marketing oblige, TI se doit de sortir en 1979 la TI-58C.
Ce n'est pas une mauvaise suite qui n'apporte rien à part du prix, c'est bien une version améliorée et boostée de la TI-58 qui sort. La différence ? Une puce, la TMC5047, qui change bien des choses. Cette puce permet un stockage continu des informations, comme dans nos calculatrices actuelles. C'est bien plus pratique que les cartes magnétiques, et cela fait de la 58C la première TI à utiliser cette technologie qui nous paraît évidente maintenant.
Une TI-58C, la dernière TI-5X à sortir.
Programmer sur une TI-5X :
[Il s'agit d'un guide simplifié basé sur celui du site Datamath.org]
La programmation sur ces calculatrices est très basique, et ne sert souvent qu'à répéter une suite de calculs simple. Mais c'est déjà ça. On entre dans le mode programmation via la touche LRN (référez vous à la photo de la 58C ci-dessus). On a alors deux groupes de chiffres : 000 et 00. Le premier désigne le pas où l'on se trouve, le deuxième l'instruction.
Deux chiffres pour une instruction ? Mais qu'est-ce qu'on peut y mettre ?
Eh bien en fait c'est très simple. Chaque touche a son code désigné par sa ligne et sa colonne. Par exemple, "=" est la touche 95 car elle est située à la 9e ligne et la 5e colonne de la calculatrice. On note quand même 10 exceptions : les chiffres, dont le code est tout simplement leur valeur (2=02 ; 0=00 ; etc...), pour une meilleure lisibilité. La première instruction est 000, et la calculatrice change automatiquement de pas dès que une valeur a été entrée dans le précédent.
Viennent ensuite trois touches bien utiles lorsque l'on édite un programme : SST, BST et RST. Vous l'aurez peut être deviné, SST correspond à "single step" (un pas en avant), BST à "back step" (un pas en arrière) et RST à "reset" (retour au pas 0). Une autre touche importante est R/S ("run/stop"). Elle démarre ou arrête le programme.
Imaginons un programme qui divise notre valeur par 3. On a donc :
- Code:
000 /
001 3
002 =
Tiens, le premier chiffre n'est pas précisé...
C'est normal, car on n'exécute pas notre programme dans le mode LRN. On quitte donc ce mode, on entre une valeur dans l'écran et on lance avec R/S. Et là, problème : le programme est lancé et ne semble pas vouloir s'arrêter. C'est normal, car on ne lui a jamais dit où s'arrêter. Il faut donc ajouter à la fin de notre code un petit R/S qui arrêtera notre code en bonne et due forme. On a donc :
- Code:
000 /
001 3
002 =
003 R/S
On lance encore une fois. Super, 6/3 font bien 2. Je relance, fort de mon succès. Etrange, rien ne se passe. Enfin si, il charge et ne semble pas ne plus vouloir s'arrêter. C'est encore normal, car il lit non plus à partir de 000 mais là où il en était, c'est à dire au pas 004 où il n'y a... rien ! On va donc encore ajouter quelque chose, une commande que vous aurez sûrement devinée : RST. Notre code fonctionnel est donc :
- Code:
000 /
001 3
002 =
003 R/S
004 RST
Et là on est content : 6/3=2 mais 9/3 est aussi égal à 3. On a réussi notre code.
On se rend compte que des chose comme l'arrêt d'un code ou le retour au début de celui ci nous paraissent évidentes maintenant, mais là c'est encore nécessaire de préciser. Evidemment ce guide n'est pas exhaustif, et d'autres commandes que vous avez vues sur la clavier ne sont pas évoquées, comme Lbl, Goto, Pause et j'en passe, mais le principe est là.
Voilà, c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire sur ces modèles. En espérant que ça vous a plu, je vous dis à bientôt pour un autre article sur les scientifiques programmables LCD.
Dernière édition par Mingerton le Ven 23 Oct 2015 - 23:10, édité 20 fois (Raison : MAJ de la mise en page)